labour au cheval

Premier jour de labour. C’est un travail qui va s’étaler sur une bonne partie de l’automne, de l’hiver et même du printemps. Sur les 1,8ha que nous cultivons, la moitié sera labouré. L’autre partie se contentera d’un passage de herse canadienne.

Labourer la terre avec une charrue peux être fait de mille façons. Chez nous c’est soit avec le tracteur, environ une fois tous les 5/6 ans, soit avec le cheval le reste du temps.

Avec le cheval nous labourons à une profondeur de 10 à 12cm (aujourd’hui on appelle cela plutôt du déchaumage que du labour d’ailleurs)

L’intérêt de ce travail de la terre au cheval est la précision : certaine de nos parcelles sont très courtes ou difficile d’accès (celle de la vidéo fait 30m de long par 10m de large avec 3m de dégagement aux extrémités).

L’autre intérêt : grâce au cheval il n’y a pas de tassement, ni dans le champ, ni aux extrémités. Le résultat du labour donne un sol plus aéré et plus fin dans lequel la vie foisonne.

Roquette (comme la salade)

Patience, c’est le nom de la future mère. Depuis au moins trois semaines on est persuadé qu’elle va mettre bas le soir même… à chaque fois c’est partie remise. Mais aujourd’hui il semble bien que ce soit la bonne car tout les signes sont là et même la lune est de la partie. A tour de rôle, toute les heures, nous allons veiller la future mère. Tout est prêt : la litière est propre et confortable et les quelques accessoires nécessaires sont à portée de main.

Pépite, sa voisine de box regarde Patience avec de grand yeux interrogateurs, se demandant sûrement pourquoi sa copine s’agite de la sorte.

Patience ne trouve plus de position ou elle peut ruminer avec sont air méditatif habituel. Elle se lève, se recouche, puis se lève à nouveau. Elle regarde son flanc, fait le tour de son box pour la centième fois comme si elle essayait d’échapper à cette gêne toujours plus présente qui la poursuit. Du coup les hommes s’agitent aussi. L’inquiétude s’intensifie au fur et a mesure de la prise de conscience de l’inéluctabilité de ce qui va se passer. Nous sommes responsable de l’intégrité de cette bête et de sa progéniture à venir.

A la tombée du jour le travail commence enfin.

Comme si elle cédait, Patience se couche sur le flanc et pose sa tête au sol. Elle refuse encore un peu ce que plus grand chose ne peux arrêter maintenant. Un instant plus tard, comme si elle avait reçu un choc, elle relève la tête et se met à pousser. Une poussée longue et manifestement douloureuse. Elle a peur, elle alete,  et dans la foulée une deuxième contraction plus douloureuse encore. Patience se relève, paniquée. On a envie de dire : ce n’est que le début ma belle mais on se tait par ce que nous aussi on a un peu la trouille.

Elle se recouche et c’est reparti : durant plusieurs minutes elle va pousser et souffler. Enfin un petit sabot apparaît, puis un deuxième. C’est un soulagement par ce que le veau semble bien engagé et que c’est aussi la première preuve visible de la vie à venir. Les contractions font une pose mais Patience ne relève plus sa tête, elle est fatiguée. Il faudra probablement l’aider pour la suite.

Les contactions reprennent mais le veau ne sort plus, pire, les pattes réintègre le corps de la mère. Le travaille stagne depuis trop longtemps et nous prenons la décision d’intervenir. Nous nouons deux cordelettes autour des pattes du veau et en synchronisme avec les contractions nous le tirons. La vache au début surprise par notre comportement s’inquiete et fait mine de se relever. Nous la rassurons, la caressons, et elle comprend que nous l’aidons. Elle nous fait confiance et se laisse à nouveau absorber pas ses contractions. Aurel et moi, de toutes nos forces nous tirons encore et encore. Et là, c’est une petite langue qui apparaît ! C’est très bon signe : la tête est dans le bon sens. Quelques contraction plus loin, d’un coup, la tête sort.

Patience fait à nouveau une pose mais ce n’est pas fini, il ne faut pas qu’elle reste ainsi. Nous l’encourageons vivement, elle reprends, et là les épaules, elle reprends, et tout le reste s’expulse d’un coup. Notre traction n’étant plus retenue on se retrouve assis dans le foin au cul de la vache avec le veau à nos pieds. Patience, soulagée et épuisée, s’abandonne tête dans la paille.

C’était la première mise bas de Patience et elle nous a fait une magnifique petite velle que l’on a appelé Roquette.

mise en meule du foin

Sous la p’tite chaleur estivale nous montons les meules pour nos vaches Galloway. Ces vaches très rustiques sont en plein air intégral et l’hiver elles viennent se servir en foin directement aux meules.

Cette parcelle à la particularité d’avoir un foin est très court, ce qui complique le montage de la meule. Le risque étant le basculement ou l’affaissement de pans de foin … avec l’obligation de recommencer le travail du début.

Ces meules font environ 30 mètre cube pour environ une tonne de foin.

meule elevateur
fourche à foin
meule de foin
meule de foin
Durant tout le chantier de cette parcelle un geai juvénile nous a suivi dans nos déplacements, s’approchant à jusqu’à portée de main lorsque nous faisions des poses et allant même jusqu’à picorer une sauterelle que nous lui offrions directement dans notre main.
geai

Sillonnage pour les oignons

Ce matin, en vue de la plantation des oignons on fait les sillons qui vont recevoir les bulbilles.
12 planches de culture de 30 mètres chacune avec 4 rangs par planches … soit 1.4 km de rangs d’oignons !
L’outil tiré par le cheval est un porte outil bucher sur lequel on a ajouté un mécanisme pour déporter le mancheron. Cela permet de ne pas avoir à marcher sur la planche. L’outil utilisé est composé de 4 socs sillonneurs suivi de deux petites roues pour contrôler le terrage.
La jument aura mis moins de 20 minutes pour faire des rangs bien droits et bien parallèles.

Hersage aux couleurs d’automne

Quel plaisir de travailler la terre en ce moment. Pourtant elle est argileuse, mais elle est juste humide comme il faut.

Le travail commencé ce jour fait suite à un labour (au tracteur) sur une luzernière. 2500m² de blé pour le pain de la maison vont y être semé. Aujourd’hui Toska et Gribouille ont commencé le hersage.

On terminera ce travail demain par ce qu’on ne veut pas trop tirer sur les jument. Elles n’ont quasi rien fait depuis la fin des foins et le travail dans les raies de labour est très physique.