Quand Ursa fait la belle

Après avoir gravit le petit grappillon qui mène aux Conches on émerge d’un maquis de buis pour arriver sur la crête. Là, non loin des vestiges de l’ancienne chapelle s’étend sur la Bresse, à perte de vue, une ouate si dense qu’il semble être possible de marcher dessus. En arrière-plan, le soleil décline. La bise pince. Je me colle à Ursa pour lui voler quelques calories. Bien que volontiers un peu cabotine avec ce genre de familiarités elle consent aussitôt; elle aussi doit avoir un peu froid, elle est encore moite de l’effort de l’ascension.
Comme de temps en temps à cet endroit, on a pris un petit morceau de l’éternité à notre compte. De tout notre être, on a regardé, respiré … C’était un de ces instants qui dure le temps d’un claquement de doigt mais qui touche au divin.
Une photo de la belle, un soupir, et le soleil était déjà parti …
ob_f5fb7f_adsc-0024
ob_9b5970_dsc-0013

bilan débardage 2012/2013

Quelques chiffres :

Au total auront été débardé 120 fagots de buches qui font entre 70 et 80kg et 1/16eme de moule. Dans l’Ain le moule est l’unité de bois de chauffe (1.33m au cube)

La jument a donc débardé 9 tonnes de bois pour 7.5 moules et cela en 5 sorties. En moyenne, le parcours entre l’enlèvement est le stockage était composé de 40m de bois et de 70m de chemin terre

Les deux premières sorties ont été des galops d’essai mais je pense qu’en moyenne, sur les deux dernières sorties, la cadence était de l’ordre d’un moule de bois déplacé par heure.

A mon sens, bilan plus que positif donc !

Guimauve, force tranquille.

Guimauve -c’est son nom-, est une jument franche montagne arrivée aux Combes cet été. Elle remplace notre magnifique mais très gourmande Comtoise Tulipe qui est partie pour de nouvelles aventures du coté de Lons le Saunier pour travailler dans les vignes. Tulipe, bien que très puissante c’est révélée trop imposante et surtout bien trop gourmande pour les maigres ressources en herbe du hameau.

Guimauve devra donc prendre le relai et compenser sa « petite » taille d’1m55 et sa « petite » masse de 550kg par plus de patience et plus volonté … essais dans quelques semaines dans les coupes d’affouage !

à trois jours de la maison

ob_c7419fee39671a39c44e409bc361c6fc_img-8769

Année pourrie … au jardin tout du moins.

On dit « année de foin, année de rien », je sais pas pour les autres années, mais en tout cas, cette année c’est vrai !

Donc, perdu pour perdu, on s’est offert des vacances : dix jours de voyage en roulotte et on est allé très très loin : jusqu’à trois jours de la maison 🙂

L’idée : un cheval, un charriot et environ 10/15 bornes par jour. Durée prévue : entre 2 jours et deux semaines.

Au final on aura fait une boucle d’environ 150km dans les vallées de l’Ain et du Suran.

IMG_8772

IMG_8794

A propos de « vivez avant de mourir » (Live Before You Die)

Le rêve d’un jour moderne La liberté d’une vie sur les chemins en compagnie de chevaux lors d’un été anglais. Un voyage à travers le pays, dans une roulotte de gitan, tirée par deux chevaux, Live Before You Die est le dernier film sur le voyage au rythme du cheval. Il suit tout au long des chemins, une bande de voyageurs avec des charrettes à bras, des chèvres, des ânes et des poneys qui se rendent dans les foires et les fêtes d’Angleterre. Filmé entièrement avec une caméra super 8 mm russe à manivelle pendant un voyage de 9 mois, le tournage est resté 13 ans sans être visionné et n’a vu le jour qu’en 2008

ça me rappelle ma jeunesse en 68, pas pour les chevaux mais pour le discours assez désespéré , cela me fait penser à un gourou qui prêche. C’est aux US pas en france, ils ont plus d’espace ! peut-être que c’est là-bas que tu devrais vivre ???

Ce n’est pas au US, c’est en Angleterre en 95 !

On pourrait effectivement appeler cela un prêche ou une morale même, mais je préfère y voir la suggestion ou le témoignage d’un mode de vie. Une bête question de fierté j’imagine.

Pour le discours, je ne trouve pas cela « désespéré », au contraire. Les désespérés -ceux qui ont perdus l’espoir- grouillent comme des rats, ne disent rien et courbent l’échine en allant au boulot.

Nul doute qu’il y ait une forte influence soixante-huitarde, surtout chez les filles d’ailleurs, et ça leur va plutôt bien je trouve, mais il y a aussi un esprit bravache, revanchard, limite guerrier … des indiens moderne, des gentils punks quoi !

Enfin, je crois que quand ils ont fait ça, ils ne pensaient justement pas à grand-chose, sauf à ce faufiler. La morale, ils ont du la trouver en route, et d’autres l’on déjà dite sur tous les tons : n’attendez pas pour un miracle, c’est déjà bien assez court sans attendre. Profitez en avant de mourir !

Ce genre de film me plait par ce qu’il me montre ce que j’ai envie de voir : il existe des gens qui même un court instant deviennent lucide. C’est un exemple d’une sorte de sevrage consommationiste.

Leur voyage n’a duré que neuf mois. Ensuite, j’imagine que la plupart sont redevenus les petits engrenages de notre société, oublié pourquoi il était parti, et que le camping car, la piscine, les vacances au ski c’est quand même bien plus cool … comme après 68.

Mais il me plait de croire que quelques-uns peut être n’ont pu s’en remettre et n’arrive toujours pas à descendre de leurs canassons … faut bien rêver un peut ! T’as raison, c’est un prêche !

 

Capture.PNG

 

Texte :

un film de Tom Lloyd
http://web.dreamtimefilm.co.uk/about/

On dit : « Vous irez au ciel quand vous mourrez »
Mais qui dit que vous devez attendre si longtemps ?
La route est longue jusqu’au ciel, mais un jour vous vous réveillez dans un autre pays.
L’été est un autre pays.
Vous devez profiter de ce jour, profiter de ce jour.
La terre était là avant nous et sera là après.
Elle appartient toute à quelqu’un. Quelqu’un d’autre.
Sur les bas cotés, les friches, les lisières,
Un endroit où s’assoir, ce n’est pas trop demander.
Voyager léger – juste traverser.
Plus loin, toujours plus loin.
On parle du royaume des cieux
C’est faux, complètement faux.
Les cieux ne sont pas un royaume, c’est une richesse commune.
La richesse commune.
La terre est commune.
La chose commune qu’elle contient, oui, la vie.
Pas de roi, pas de seigneurs. Tous égaux.
C’est la grande égalisatrice, la mort.
Mais nous ne sommes pas encore morts.
Plus vous possédez, moins vous valez quelque chose.
Moins vous possédez, plus vous valez quelque chose.
Ça suffit !
Une vie à faire soi-même
Eh bien, faites-là !
Leur pouvoir vient de notre obéissance.
Alors désobéissez !
Les gens de l’univers du cheval, les démunis.
Est ce que l’on a l’air d’être vaincu ?
Chevaucher.
Là-bas.
Plus loin.
Toujours plus loin.
Tous les gens du monde du cheval, tels que nous,
enfants d’Epona dans les hautes herbes,
regardant la vielle jument en train de paitre.
Voici la grande nouvelle : il y a une vie avant la mort.
La mort, cette grande égalisatrice arrive au galop.
Écoutez ces sabots dans le lointain.
Alors, hop, hop, hop, c’est à vous de décider.
Alors vivez avant de mourir.
Mais, êtes vous vivant ?